Héritier d’une tradition picturale authentique: trait brut, ligne sobre, style épuré, le manga à révolutionné la bande dessinée et influencé de nombreux artistes. Cette industrie en plein essor, créative et audacieuse, diffuse la culture japonaise à travers le monde.
Sous nos tropiques
Le manga arrive en France dans les années 1970, sous forme d’adaptations en dessins animés (Candy, Goldorak…). Avec la fin de certaines émissions de télévision, les spectateurs conquis par cet univers se sont tournés vers le papier. Série à succès adaptée du dessin animé, Dragon Ball compte 42 tomes dont chacun s’est vendu à plus de 200 000 exemplaires. Les 250 millions diffusés à travers le monde placent cette série devant Tintin (200 millions). La reconnaissance artistique arrive en 2003 avec Taniguchi et son Quartier lointain, qui obtient un prix au festival d’Angoulême. Aujourd’hui, les mangas représentent plus de 40% des ventes dans l’hexagone, devenant ainsi le plus gros consommateur, juste derrière le Japon.
Les origines
Elles remontent aux premiers rouleaux peints au IXe siècle, les emakimono, associant images et textes calligraphiés. On découvrait l’histoire peu à peu, en les déroulant. En 1814, c’est l’estampiste Hokusai qui crée le mot manga (littéralement: images malhabiles ou dérisoires), pour un recueil de croquis et caricatures, découpé en cases. Influencé par les Comics Strips américains, le manga connaitra sa forme actuelle après la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion d’Osamu Tezuka (1928-1989, père du manga moderne avec plus de 600 titres à son actif, dont Astroboy). Il intègre un découpage cinématographique et l’allongement des scènes sur plusieurs pages.
Phénomène éditorial unique
Au Japon, les mangas paraissent par épisode dans trois cents magazines spécialisés et bon marché, qui s’écoulent en millions d’exemplaires. Seuls les plus populaires sont édités en volume reliés et représentent 40% des livres achetés au Japon.
Généralement en noir et blanc, ils comptent un grand nombre de pages, sur plusieurs volumes. Les personnages ont de grands yeux expressifs. Leur état émotionnel est représenté par divers codes graphiques: ainsi l’étonnement est souvent traduit par la chute du personnage et le mangaka (auteur de manga) utilise beaucoup d’onomatopées. Un même personnage sera parfois simplifié et déformé dans une scène comique.