Les designers en font un point d’honneur depuis des mois, les toilettes, désormais, se montrent et deviennent un lieue de vie à égalité avec les autres pièces de l’habitation. Les concepteurs japonais, toujours en avance, se sont déjà souciés de rendre l’endroit confortable et pratique… une invention qui mérite quelques explications!
Un genre d’accoudoir , sur lequel sont alignés plusieurs boutons, entourent les toilettes et vous offrent diverses options: un bruit d’eau ou de musique pour camoufler d’autres bruits éventuels, un petit jet a puissance réglable qui sort de la cuvette et vous nettoie le postérieur (d’eau tiède bien entendu ^^); certains modèles déclenchent même un son de chasse d’eau des que vous vous y asseyez. C’est du grand art! La marque leader au Japon, en matière de sanitaires, se nomme « Toto ».
Coté design, ils sont à peu près tous semblables destinés a rendre les choses agréables. Et lorsqu’on connait la discrétion des japonais, on imagine bien que les toilettes camoufleurs leur donnent entière satisfaction.
Il est également question d’hygiène, un jet nettoyant vous laissant plus propre. Question propreté, difficile de battre les japonais, dans certains lieux publics on retire ses chaussures avant de rentrer aux toilettes.
La propreté des toilettes varie de l’infâme à l’impeccable selon les endroits. Pour les toilettes propres, il vaut mieux se rendre dans les grands magasins tels que ISETAN ou SEIYU, les grands supermarchés comme Ito-Yokado ou les grandes librairies. Ces toilettes sont bien éclairées, spacieuses, avec eau, savon et sont nettoyées régulièrement. Certaines ont même des toilettes-bidet. Les pires sont les toilettes des gares et des parcs.
A ces toilettes a l’occidentale améliorés, ont retrouve des accessoires plutôt pratiques ou non c’est selon. Mis a part le jet d’eau réglable qui nettoie après usage on peut trouver:
-Le séchage par ventilation, ajustable entre 40°C et 60°C pour se sécher les fesses après utilisation du jet.
-Chasse d’eau incluant un lavabo, qui permet de se laver les mains après usage des toilettes avec l’eau de la prochaine chasse. (Voir photo)
-La lunette chauffante, entre 30°C et 40°C. Ceci n’est pas qu’un gadget inutile puisque la plupart des habitations japonaises n’ont pas de chauffage central et les toilettes sont très souvent thermiquement mal isolées et deviennent glaciales en hiver, d’où la popularité de cette fonction. En 2005, certains modèles sont apparus avec une lunette chauffante se déclenchant par détecteur de présence afin d’éviter de chauffer continuellement et inutilement.
-D’autres fonctions existent mais sont plus rares : lunette avec détecteur de présence se relevant automatiquement, chasse d’eau automatique (assez commun pour les toilettes publiques), ventilation désodorisante à l’ozone, surface antibactérienne, fermeture douce de la lunette — empêchant celle-ci de claquer —, chronomètres décomptant le temps d’utilisation, lunette fluorescente visible dans le noir, air climatisé pour les jours de canicule, etc. Certains modèles pour personne âgées sont équipés d’accoudoirs et autres dispositifs pour les aider à se relever. Une récente invention, qui semble plaire aux dames, est le détecteur de présence intelligent qui soulève la lunette si l’on fait face au WC ou la laisse abaissée si on lui tourne le dos — et s’apprête donc à s’asseoir…
Les toilettes au Japon ont des accessoires très similaires à la plupart des toilettes du monde, comme le papier hygiénique, une brosse, un évier, etc. Toutefois, il existe certains accessoires spécifiquement japonais que l’on trouve rarement ailleurs, pour des raisons culturelles.
Otohime — la princesse du son
Un Otohime dans des toilettes damesBeaucoup de femmes japonaises sont embarrassées à l’idée que quelqu’un d’autre puisse les entendre pendant qu’elles font leurs besoins aux toilettes (un syndrome appelé parurésie ou vessie timide). Pour couvrir le bruit de la miction et de la défécation, beaucoup de femmes laissent couler continuellement la chasse d’eau des toilettes, gaspillant ainsi une énorme quantité d’eau durant l’opération. Comme les campagnes d’éducation n’ont pas réussi à arrêter cette pratique, un dispositif fut introduit dans les années 1980. Une fois activé, il reproduit le son de la chasse d’eau sans qu’il y ait pour autant besoin d’utiliser celle-ci. L’une des marques connue de ce système est Otohime (en japonais 音姫), qui signifie littéralement « la princesse du son », ainsi nommé d’après la déesse japonaise Otohime, fille du dieu de la mer Ryujin (toutefois le nom de la déesse s’écrit avec un idéogramme kanji différent (乙姫) signifiant lui « princesse plus jeune »). Ce dispositif est désormais placé dans la plupart des nouvelles toilettes pour dames, et beaucoup d’anciennes toilettes publiques pour dames en ont été équipées. Le Otohime peut être soit un dispositif indépendant fonctionnant sur batteries attachées au mur des toilettes, soit inclus dans un washlet existant. Le dispositif est activé en appuyant sur un bouton, ou par passage d’une main devant un capteur. Une fois activé, le dispositif produit un bruit de chasse d’eau similaire à une vraie chasse d’eau. Ce son s’arrête au bout d’un temps prédéfini ou peut-être arrêté par une deuxième pression sur le bouton. L’économie ainsi réalisée est estimée à plus de 20 litres d’eau par utilisation. Cependant, certaines femmes pensent que le son du Otohime est artificiel et préfèrent continuer à utiliser l’écoulement continu de la chasse d’eau plutôt que l’enregistrement. Jusque là, il semble n’y avoir aucune demande pour un tel dispositif dans les toilettes publiques pour hommes, aussi ne sont-ils presque jamais présents dans ces toilettes.
Les chaussons de toilettes
Une paire de chaussons de toilettesDans la vie japonaise, il y a une tendance à séparer les lieux propres et non-propres, et le contact entre ces deux lieux est minimisé. Par exemple, l’intérieur de la maison est considéré comme un endroit propre, alors que l’extérieur est considéré comme sale. Pour garder ces deux endroits bien séparés, les chaussures sont retirées avant d’entrer dans la maison afin que les chaussures non-propres ne touchent pas la zone propre à l’intérieur. Historiquement, les toilettes étaient situées à l’extérieur des maisons et les chaussures étaient donc portées pour aller jusqu’aux toilettes.
De nos jours, les toilettes sont pratiquement toujours à l’intérieur des habitations et les conditions d’hygiène se sont significativement améliorées, mais dans la psyché japonaise, les toilettes sont toujours considérées comme un endroit non-propre. Pour minimiser le contact entre le sol des toilettes non-propres et le sol propre du reste de la maison, de nombreuses maisons particulières et aussi des toilettes publiques ont des chaussons de toilettes devant la porte des toilettes qui doivent être utilisés pour entrer dans les toilettes et retirés en sortant. Cela indique également si les toilettes sont occupées. Ces chaussons de toilettes sont donc une réminiscence du temps où les chaussures étaient portées pour aller aux toilettes.
Ils peuvent être aussi simples qu’une paire de chaussons en caoutchouc, décorés avec des personnages de dessins animés pour les enfants, ou même en fourrure animale pour les modèles plus luxueux. Une erreur fréquente pour les étrangers est d’oublier de retirer les chaussons de toilettes après être allé aux WC et de marcher avec dans le reste de la maison, mélangeant ainsi les zones propres et non-propres. D’autre part, même certains Japonais n’utilisent pas ces chaussons de toilettes.
Mais avant tout cela comment c’était…?
Le WC japonais traditionnel (和式, washiki) sur lequel on s’accroupit, est aussi appelé « WC asiatique », puisque cette forme de toilettes sur lesquelles on s’accroupit est répandue dans toute l’Asie. Ce genre de toilettes ressemble à un urinoir miniature ou à un bidet posé sur le sol. La plupart sont en porcelaine, mais certains (dans les trains par exemple) peuvent être en acier inoxydable. Plutôt que de s’asseoir, l’utilisateur doit s’accroupir au dessus en faisant face à la partie hémisphérique, c’est-à-dire en faisant face au mur du fond, contrairement aux toilettes à la turque. Une cuvette sans eau et peu profonde reçoit les excréments contrairement aux toilettes occidentales. Par contre, toute la plomberie est similaire. Tirer la chasse va faire jaillir l’eau du devant et pousser les excréments dans le petit réservoir qui se vide alors dans les égouts. La chasse d’eau s’emploie de la même façon qu’en Occident mais parfois il y a une pédale en lieu et place de levier. Généralement les toilettes japonaises ont deux sortes de chasse, petite (小) et grande (大) qui diffèrent par la quantité d’eau utilisée. La première étant pour l’urine (littéralement « petit excrément » en japonais) et l’autre pour les fèces (littéralement « gros excrément »). Le levier est souvent poussé en permanence sur « petit » pour avoir un flux d’eau continu dont le son couvrira d’autres bruits considérés comme plus embarrassants.
Pour finir, a toi mon ami qui compte te rendre au Japon, n’oublie pas que l’usage du papier hygiénique est courant mais pas systématique alors de te munir de mouchoirs en papiers tu n’oubliera pas.